Fête de la pomme, du riz et du vin à Aigues Vives

Qui dit Aigues Vives dit ... Aigues Mortes. Donc quand l'Association Les Amis du Pays Catalan nous a envoyé une invitation pour aller à la fête de la pomme, du riz et du vin qui se tenait le 13 octobre 2019 à Aigues Vives, j'avais imaginé que cela se trouvait à côté d'Aigues Mortes dans le Gard. Eh bien, non. Aigues Vives se trouve dans l'Aude, à l'intérieur du pays, près de Carcassonne. Quand j'ai lu qu'on allait y rencontrer un riziculteur, j'avoue que cela m'a intriguée. Car il semblerait donc qu'on on ne cultive pas du riz qu'en Camargue, on le cultive aussi dans l'Aude.

Cette ville ne compte même pas 600 habitants, mais quand j'ai découvert le marché de produits locaux je me serais crue dans une ville bien plus importante. Une soixantaine de producteurs et une vingtaine d'artisans ont présenté leurs produits au marché, dont voici quelques photos :

L'Entrée du marché décorée avec des pommes

Des pommes et encore des pommes 

Il paraît que la saison des champignons est excellente, mais ce n'est pas pour ça que les prix baissent ... Les cèpes sont vendus toujours autour de 30 € le kilo

... de l'ail

Et encore des pommes

Et des grenades ! J'ignorais qu'on en cultive en France

Les oignons doux de Citou, un délice

Des pâtes à tous les parfums

Et du riz ... Voici M. Laurent Malis riziculteur, je vous  parlerai de lui un peu plus loin dans cet article

Dégustation gratuite de compote de pommes

Dégustation gratuite de jus de pommes

Après le marché nous partons à la découverte de l'Etang de Marseillette par petit train. Sans nous fatiguer nous avons pu découvrir cet étang asséché au 19ième siècle et les cultures de pommes, de vin et de riz.

Au Moyen-âge, les populations riveraines sont décimées par les maladies propagées par les eaux saumâtres et les moustiques et la nécessité d'assécher l'étang devient donc une évidence. Mais toutes les tentatives ont échoué et ce n'est qu'en 1808 qu'une femme irlandaise qui avait acheté l'étang à réussi à assécher définitivement l'étang et l’exploitation du domaine peut commencer. Mais les terres restant salées, toute culture était vouée à l'échec : il fallait assainir le sol afin de le laver de son sel.

Les vignes dans l'étang de Marseillette

Et c'est en 1851 que fut créé un vaste réseau de drainage et d'irrigation à l'eau douce venant par gravité de l'Aude à travers un tunnel long de 2 km, nécessaire pour rendre cette terre argileuse définitivement cultivable.

Et les pommes bien sûr

De nos jours, les cultures principales de l’étang sont la vigne, les pommes et le riz. Il se dit même que le sel, toujours présent en sous-sol, contribuerait à donner à ces produits le petit goût qui fait leur différence…

La rizière après la moisson

Une tige de riz

Laurent Malis raconte comment il cultive le riz dans cet étang asséché

L'histoire du riz dans l'étang remonte au milieu du XIXe siècle, après son assèchement. Grâce à l'irrigation en eau douce par le jeu de rigoles, canaux et drains, la riziculture fait son apparition à cette époque.

Laurent Malis est actuellement le seul agriculteur du département à pérenniser la culture du riz. Le riz est semé fin lai, puis les terres, grâce aux vannes, sont inondées sur un sol extrêmement plat. Près de 200 tonnes de riz sont moissonnées au cours du mois d'octobre. Au moment de notre visite il avait terminé la moisson. Après avoir été ramassé, le riz doit être trié, séché, décortiqué et poli pour être débarrassé de son enveloppe. Au final, sur 200 tonnes, il n'en vend que 100. Il commercialise lui-même sa production et propose 7 gammes de riz sous la marque "La rizière de l’Étang de Marseillette"

L'Usine hydroélectrique de Naudy

Nous retournons ensuite au village où le repas est servi au Foyer municipal à plus d'une centaine de personnes. Au menu : 

Foie gras

Axoa de veau, servi avec le riz de Laurent Malis 

Fromages

Et bien sûr une tarte aux pommes réalisée avec les pommes du terroir

Je ne pouvais pas quitter Aigues Vives sans acheter quelques produits du terroir : Du riz rond et du riz parfumé (style basmati)  de M. Laurent Malis, des oignons doux de Citou de  M. Combes et je me suis laissée tenter par des pâtes aux cèpes du domaine de Périès. En principe je n'aime pas trop les pâtes aromatisées, mais on m'a garanti que je n'allais pas regretter mon achat.